Ilmaris ne devait rester que quelques jours sur Nevendrell avant de rejoindre sa planète mère, mais la destruction de la flotte de Nevendrell ainsi qu'une partie des défenses l'obligea à rester plus longtemps. Il parcourut les rues de la cité avec sa bien aimée pour aider les blessés, dégager les décombres et organiser une partie de la reconstruction et dès la fin du troisième jour au moment où il put enfin prendre du repos, son crane bouillonnait d'un tas d'idées afin d'éviter qu'un tel drame se reproduise, il savait que les commandants de flotte devraient être plus vigilants et que l'ensemble des ressources devaient être dédiées à la tentative de création de lunes.
Mais ce qui le préoccupait le plus, était son retour sur Ilmaris. Deux jours plus tard vêtu d'un uniforme sans insigne ni grade, il embarqua dans un transporteur de marchandises qui devait se rendre sur Ilmaris. Cette fois, il verrait le cœur de la cité en atterrissant à l'astroport public et non celui du palais.
Ce qu'il vit lui donna l'envie de vomir, Ilmaris ne ressemblait en rien à Nevendrell, la cité mère n'était qu'un énorme bouge sordide, dans les rues se succédaient des bars d'où une odeur âcre d'alcool, de sueur et de sang s'exhalait en alternance avec des restaurants miteux, de ces lieux de débauche, de nombreux soldats sortaient en compagnie d'une ou plusieurs femmes. Les citoyens vivaient dans une très grande promiscuité que la propagande du conseil des sages justifiait avec des grandes panneaux électroniques évoquant les attaques d'ennemis plus puissants que nous et prônant l'abnégation et la résignation dans ces temps difficiles : le peuple vivait dans la peur et les militaires étaient les vassaux des Anciens.
Il se rendit alors au palais, s'annonçant aux gardes ceux ci furent surpris de le voir arriver ainsi vêtu sans s'être fait annoncer, il convoqua alors immédiatement le conseil des Anciens mais en place publique devant l'ensemble de la population.
Deux heures après, Ilmaris était au balcon du palais, les Anciens à ses côtés ainsi qu'en retrait des soldats gradés, anciens frères d'armes d'Ilmaris. Tous les écrans de la cité allaient retransmettre son allocution. Il prit alors la parole, sa voix résonnait grâce aux amplificateurs audio :
"Mon peuple, mes frères et sœurs, mes amis, mes propos seront grave. L'heure est à l'action, non pas contre des ennemis lointains et inconnus mais contre le mal qui ronge le cœur de notre nouvelle civilisation, regardés les écrans continua -til d'une voix forte."
Soudain des images des rues de Nevendrell, de la vie de ses habitants furent diffusés sur les écrans, la foule fut surprise de voir un monde colorés, les gens sourirent dans les rues, les enfants joués sans crainte...
Il reprit "J'ai laissé la gestion d'Ilmaris au conseil des Anciens et aujourd'hui, je les accuse de haute trahison." Ses mots résonnèrent comme un coup de tonnerre, les soldats placé en retrait sur le balcon sortirent leurs armes et mirent aux arrêts les membres du conseil.
"ils n'ont pas fait que trahir ma confiance, mais aussi le peuple qu'ils devaient guidés vers la paix, la joie, le bonheur et l'apaisement. Certes, nos ennemis peuvent nous frapper, il faut vivre avec cette menace mais pas survivre comme des lapins au fond du terrier qui attendent le chasseur; Le berger qui dirige le troupeau se doit d'être bienveillant envers ceux qu'il doit protéger."
Il marqua une pause
"C'est pourquoi j'ai décidé que dorénavant, c'est vous mon peuple qui choisirez votre dirigeant et celui ci devra vous rendre des comptes, vous êtes redevable et expliquer ce qu'il fait. Dans 7 jours vous désignerez ce dirigeant, pour cela ceux qui désirent postuler se feront connaître dans les 2 jours à venir et exposeront leurs projets pour l'avenir d'ici 4 jours et là vous déciderez avec toutes les informations nécessaires pour faire le meilleur choix... Et pour la suite nous verrons ensemble car c'est ensemble que notre civilisation prouvera sa grandeur et que nous montrerons à notre empereur que sa décision de nous accepter au sein de l'empire était une décision éclairée et pleine de sagesse.
Alors mes frères et sœurs, longue vie à notre civilisation ,longue vie à l'empire et longue vie à l'empereur."
Le peuple qui avait écouté ce discours aux 4 coins de la planète reprit comme un seul homme les derniers mots d'Ilmaris "Longue vie à notre civilisation ,longue vie à l'empire et longue vie à l'empereur" mais cette acclamation fut suivi d'un "Long vie à Ilmaris, Notre Berger"
Ilmaris leva les bras en signe de remerciement et de salut puis se retournant vers les membres du conseil leur murmura "A vous maintenant et j'ai peur que cela ne vous plaise pas...
Puis, les escortant pour les interroger, Ilmaris réfléchit à ce qu'il avait mis en branle et à ce moment, il se rappela des histoires de son grand père à propos de la planète des origines où le système politique portait un drôle de nom : "Démocratie"
Ven 2 Oct - 13:22